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« L’être-humain n’est rien du tout, tout seul, il a besoin de partage de solidarité et de Coopération. »
Edgar Morin

La Ligue de l’enseignement - FAL 44 a mis au centre de son assemblée générale annuelle la Fraternité, clef-de-voûte et point d’équilibre qui permet à la liberté et à l’égalité de coexister.
Nous sommes dans l’ère glaciaire des rapports humains, du mal être et du mal vivre. Elle entraîne la disparition progressive des idéaux fraternels et universels que sont fraternité, égalité, solidarité, justice, et respect.

Si le 1er axe de notre plan triennal est intitulé « donner la priorité aux territoires et aux publics délaissés », c’est que ces idéaux, portés par nos associations laïques affiliées, sont autant essentiels que d’actualité.
Le rapport mondial des Nations Unies sur le développement humain met l’accent sur les nécessités suivantes : accès pour toutes et tous à une eau potable, un air respirable, une nourriture saine, un logement décent, une éducation de base. Quel moyen réel pour y parvenir ? La course au profit, est une des causes majeures des fractures écologiques, sociales et culturelles. A l'échelle mondiale, globalement, la circulation des capitaux fonctionne mieux que la circulation des êtres humains ! En 2014 la fortune cumulée de 67 personnes était égale aux revenus cumulés de 3,5 milliards d’êtres humains.

Si d’aucun considère que le lien social doit se commercialiser, nous considérons que le lien qui relie le genre humain, ne peut être seulement financier. La Fraternité constitue autant un enjeu écologique que sociétal, face à la séduction des idéologies qui ont montré dans l’histoire leurs côtés mortifères.

Réuni le 18 novembre 2017 en assemblée générale à Couëron, notre mouvement a conclu que l’intention ne suffit pas. La Fraternité, c’est agir dès le plus jeune âge. C’est favoriser l’engagement à l’école, le lien intergénérationnel, la solidarité internationale, l’accueil des migrants et développer des pratiques éthiques dont celles liées au numérique.

Chaque jour, faute de soutien publique, des associations nous annoncent la suppression d’activités de proximité favorisant le lien social, pourtant essentielles à faire vivre les valeurs et principes de la
République. Reconnaître enfin un statut des bénévoles et nous donner les moyens d’agir, c’est porter la Fraternité en acte.

Nous, associations laïques d’éducation populaire, avons un rôle majeur à jouer pour ce réchauffement humain ; grâce à nos actions et aux liens que nous créons, grâce à la confiance et à la compétence citoyenne que nous favorisons.
Un nouveau pacte social est nécessaire avec au cœur la Fraternité. C’est à cette condition que nous accéderons à une citoyenneté où l’attention à l’avenir planétaire, à notre bien commun essentiel à la survie de l’humanité soit réellement pris en compte.